SUITE : "Le manifeste du Camp n°1". Jean Pouget
EVASION. Oh oui..... s'évader, s'évader !!!!
Ma sélection : P.135. # Noël à Hanoï! Ces trois mots étaient chargés d'espoir, jusqu'à la gueule comme une bombarde. Les trois capitaines, LE Riantec, Couloubre, et Walter-Boris se répétaient cette petite phrase comme une devise ou un programme. Ils l'échangeaient entre eux comme un mot de reconnaissance, une prière incantatoire ou un souhait avant de s'endormir.
Les préparatifs d'une EVASION - comme les PRELIMINAIRES de l'AMOUR - sont le meilleur moment de l'aventure, plus agréables peut-être que la minute d'intense joie du succès, brève comme un SPASME de jouissance. La décision prise, le plus fol espoir devient possible, l'objectif le plus éloigné accessible Oubliéés les servitudes de la vie quotidienne, la lente déchéance de la résignation!...
Le secret des conjurés les isole de ceux qui acceptent la captivité, les unit entre eux et magnifie leur amitié que les réalités de l'action, les souffrances de l'effort, l'épuisement de la marche et l'égoïsme de cette lutte pour la vie que sera l'évasion n'ont pas encore dégradée.#
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N'AYONS PAS PEUR D'AVOIR LE RÖLE DU CHEF. UN JOUR OU L'AUTRE, IL FAUT PRENDRE LES "BONNES DECISIONS" et MEME GUIDER LA TROUPE! "INITIATIVES".
# Ils se sont groupés et parlent à mi-voix. Comment reconnaître le bon chemin.
- Alors, décide toi-même, répond François d'un ton agacé. A droite ou à gauche ? C'est pile ou face." Martial n'aime pas le jeu. Il ne confie rien au hasard parce que le hasard l'a toujours desservi. Il veut bien écouter l'avis des autres, mais les autres ne disent rien et le bruissement de l'eau sur les feuilles renforce ce silence. Il est le chef. C'est à lui de décider, de prendre la responsabilité. "La piste de gauche risque de nous ramener à Quang-Uyen, dans la gueule du loup. On prend à droite, c'est moins dangereux et ensuite on verra bien. Allez, en avant, nous perdons du temps".
Le taillis dégouline d'eau. Ils sont trop près de la piste pour faire du feu et le bois mouillé fume. Marsan sort du sac une boule de riz cuit, celui du dernier repas du camp. Les "camouflés" lui ont donné une part de leur ration en guise de cadeau d'adieu. Le riz mouillé est pareil à une pâte de colle froide. "Avec un peu de piment sauvage et quelques grains de sel, c'est délicieux, dit Couloubre".#
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FORCE INSOUPCONNEE CHEZ LES ENFANTS ! .... RESILIENCE.
Page143. " Jacques avait douze ans lorsque son père a été tué. Mais on ne l'avait pas appris de suite. Sa mère espéra encore tout l'été de 1940. Chaque jour, elle allait se renseigner au bureau de prisonniers de guerre, à la caserne.
Un soir d'octobre en rentrant de classe, il trouva sa mère en larmes. Elle le serra contre sa poitrine. Il sentait sur sa joue l'humidité des larmes. Elle lui dit que son papa était parti pour un long voyage... Il FIT SEMBLANT DE LA CROIRE, mais c'était enfantin. Il savait parfaitement que son père était mort à la guerre, "mort pour la France", et ON NE PLEURE PAS UN SOLDAT... Ce soir-là, il avait joué longtemps dans sa chambre, la chambre de derrière qui donnait sur la petite rue dont il pouvait identifier tous les bruits. Il joua longtemps avec ses soldats de plomb. Son père était le chef de l'armée française. A cheval, il attaquait un château fort allemand et se faisait tuer au moment où il plantait le drapeau français au sommet du donjon.#
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......VOUS AUSSI, LES ENFANTS, VOUS ETES DE VRAIS HEROS ! Pierre-Jean