"Au Bonheur des Dames", ZOLA.............. en n'oubliant pas cette journée.... dédiée à ces dames.
Avec : DENISE
Ma sélection: page 189. [ " Avant de se mettre au lit, DENISE voulait achever de recoudre son soulier et faire son savonnage. Le froid devenait plus vif, à mesure que la nuit avançait. Mais elle ne le sentait pas, cette causerie avait remué tout le sang de son coeur. Elle n'était point révoltée, il lui semblait bien permis d'arranger l'existence comme on l'entendait, lorsqu'on SE TROUVAIT SEULE ET LIBRE SUR LA TERRE.
JAMAIS elle n'avait obéi à des idées, sa RAISON DROITE et sa NATURE SAINE la maintenaient simplement dans l'honnêteté où elle vivait. Vers une heure, elle se coucha enfin. Non, elle n'aimait personne [ vous l'avez compris, chers blogeurs, Zola, lorsqu'il affirme ceci, nous fait comprendre qu'elle n'avait pas d'homme dans sa vie ]. Alors, à quoi bon déranger sa vie, gâter le dévouement maternel qu'elle avait voué à ses deux frères ?
Pourtant, elle ne s'endormait pas, des frissons tièdes montaient à sa nuque, l'insomnie faisait passer devant ses paupières closes des formes indistinctes, qui s'évanouissaient dans la nuit.]
........... Page 191 : [ Certes, elle ne jalousait pas les demoiselles qui disparaissaient le soir avec leurs amants, elle était heureuse de sa solitude, de cette sauvagerie où elle vivait enfermée, comme au fond d'un refuge ; mais son imagination l'emportait, tâchait de deviner les choses, évoquait les plaisirs sans cesse contés devant elle, les cafés, les restaurants, les théâtres, les dimanches passés sur l'eau et dans les guinguettes. Toute une fatigue d'esprit lui en restait, un désir mêlé de lassitude; et il lui semblait être déjà RASSASIEE de ces amusements, dont elle n'avait jamais goûté. ].
# Mais DENISE est FEMME, quoi qu'il en soit = page 193 :
[ Denise, sous ces haleines chaudes qui éveillaient peu à peu la femme en elle, gardait encore sa paix d'enfant. Seule, la rencontre de Hutin lui remuait le coeur. Du reste, ce n'était à ses yeux que de la reconnaissance, elle se croyait uniquement touchée de la politesse du jeune homme. Il ne pouvait amener une cliente au rayon (du magasin), sans qu'elle demeurât confuse. Plusieurs fois, en revenant d'une caisse, elle se surprit faisant un détour, traversant inutilement le comptoir des soieries, la gorge gonflée d'émotion. ]
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Je m'absente plusieurs jours..... alors, à très bientôt !
Pierre-Jean